L'HISTOIRE D'ARTAZ
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 Une saison dans la vie de...

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Elias Protorès

Elias Protorès


Messages : 34
Date d'inscription : 23/04/2009

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MessageSujet: Une saison dans la vie de...   Une saison dans la vie de... Icon_minitimeMar 23 Juin - 22:21

Jourciel, 7 Haelynir.

Cinq cent trente-sept. Le nombre de pas pour aller d’un bout à l’autre du manoir. Cinq cent, trente-sept. Ce nombre tournait dans sa tête. Pourquoi un nombre comme celui-là ? Pourquoi pas un compte rond ? Pouvait-il le faire en moins de pas ? Quelle longueur faisait le manoir, après tout ?
Tant de questions qu’Elias ne se posait pas, du moins pas consciemment. Il se rendait surtout compte qu’en tant de pas, tellement de pièces meublées avec goût, certaines avec froideur et efficacité, d’autres encore avec des armes et souvenirs de ses voyages, en somme dans toute cette variété, tout ce luxe, il n’avait croisé que deux domestiques et un invité pique-assiette qui attendait des lettres de change de lui en échange de quelque faveur encore indéterminée.

Ni famille, ni amis.
Cela devait changer.

Faisant tintinnabuler une clochette destinée à cette fin, Elias appela le majordome et lui transmit rapidement ses instructions. L’homme quitta la pièce rapidement, sachant quelle efficacité attendait son maître de lui, et se dirigea vers les étables, hélant le cocher au passage. Celui-ci se détourna de la conversation qu’il entretenait avec une domestique, sans pour autant en paraître gêné ou courroucé – le travail l’appelait et lui aussi respectait les consignes de son maître.
« Cherchez la fille. Il la veut ici, demain soir. »
Le cocher se mit en route, fouettant les chevaux avec enthousiasme.

Jourfeu, 8 Haelynir.

Carrah posa le pied sur le pas de la porte du manoir, mais son père était déjà parti. Une affaire urgente en Coulangie l’avait fait quitter les lieux le matin même.

Elle se dirigea vers l’armurerie. Après tout, elle avait raté l’ouverture de la saison mondaine à Egrelette – elle n’était plus à quelques jours près désormais.

Jourterre, 13 Anarire.

Une robe de soirée serrant les jambes. Une coiffe obstruant sa vue de part et d'autre. Une tenue de poupée de cire de Pataki. Un modèle de vertu et de soumission, presque de femme de Pataki, pourrait-on dire.
Les double portes s’ouvrirent et le maître des lieux entra. Son visage s’assombrit à la vue de cette enfant qu’il ne connaissait pas. Il s’approcha à grands pas, traversant la pièce à toute allure pour s'arrêter net devant elle, son visage à quelques centimètres du sien, sa taille la dominant. Le regard dur, il toisa sa tenue. La tête baissée, les mains de la fille se tordaient sur un mouchoir élégant brodé qu'affectionnaient les dames cette saison-ci à Artaz.
Le maître des lieux leva le bras, plissa les yeux, une lueur de colère au fond du regard. Il portait de lourds gants de cuir clouté, de ceux que l’on confectionne pour les parties de chasse dangereuses, largement capables de fendre la peau délicate d’une jeune femme.
Elle leva la tête. Elle n’avait pas reculé, n’avait esquissé aucun mouvement de recul à la perspective de ce coup qui menaçait encore de tomber. Ses yeux durs renvoyaient le regard de celui qui lui faisait face – le bras baissa lentement. La voix n’était qu’un murmure, mais l’on y sentait une force, une dureté qui dépassait le tendre âge et la tenue de la fille.
« Père, vous m’avez fait demander ? »
Elias sourit. C'était toujours elle, les fats pompeux de la cour ne l'avaient pas brisé, transofrmé en une poupée méconnaissable. C'était un déguisement, rien de plus.

Jourfeu, 6 Emmanir.

« Il va nous falloir te trouver un mari, commença-t-il, et comprends-moi bien – tu ne seras pas sa femme, il sera ton mari. »
Elle acquiesça, mais ce mouvement fit couler une goutte de sueur dans son œil gauche. Elle cligna de l’œil, frotta instinctivement d’un avant-bras et se retrouva à terre, une botte lui clouant son bras qui tenait une arme qui n’était désormais d’aucun secours.
Elias relâcha la pression doucement, en gardant les yeux rivés sur ceux, emplis de rancœur, de sa fille.
« Peu importe la situation, ta garde doit rester haute, tes yeux sur l’ennemi. Sois consciente de ce qui t’entoure, mais n’agis que si cela te donne un avantage ! Tu seras mon héritière, et tôt ou tard tu seras amenée à te défendre contre un ennemi de la compagnie, de la guilde, de l'Empire. Lorsque ce jour viendra, apprends à soutirer des informations pendant le combat - si ton adversaire n'est pas un orc ou un rustre d'aventurier de peu d'expérience, il parlera. »

Elle se relevait pendant ce discours, l’arme pointée vers le bas. Sa lame décrivit soudain un arc de cercle montant, suivant la trajectoire qu’elle avait pris pour se lever, mais heurta la lame en main gauche – sortie de nulle part – de son père.

« L'offensive, même dans les pires moments – je reconnais bien ta mère en toi ! » fit-il, l’air avide. Avide de plus de combat, d’entraînement. De profiter de ces instants passés avec sa fille unique.
Le bruit des lames s’entrechoquant emplit les pièces vides du manoir.

Joureau, 9 Emmanir.

Partie. Repartie, jouer l’ambassadrice de bonne volonté auprès des autres filles des grands du monde. Elle haïssait cela, il le savait, elle le lui avait dit à plusieurs reprises. Mais elle était plus en sécurité là-bas, surveillée par ses gardes du corps et par les gardes des autres grandes familles, que chez lui. La fosse aux parois lisses de l’arrière-jardin accueillait un visiteur aujourd’hui, qui y était tombé pendant la nuit. Il avait dû glisser en tentant d’escalader le mur du manoir qui menait à la chambre d’Elias. Les briques de ce mur étaient glissantes et certaines étaient mal cimentées. Elias savait cela, il avait passé plusieurs après-midis laborieux à s’assurer que les prises prometteuses se révélaient traîtresses.

Il lui faudrait questionner ce visiteur, mais il savait que, comme les autres, celui-ci ne parlerait pas facilement. Peut-être ne parlerait-il pas du tout, il s’agissait souvent de ce genre d’homme, celui dont on ne peut extraire d’informations. Depuis la disparition de sa femme ils venaient, une fois par mois, visant toujours la chambre de sa fille ou la sienne. Ils en avaient après lui, mais il ignorait la raison de cette vendetta. Mais il allait le découvrir, un jour. Un jour, un de ces hommes craquerait, un en saurait trop sur son commanditaire, un d’eux le mènerait vers elle. Et alors il trouverait celui qui le lui avait enlevé, et il paierait de mille morts pour chaque mal infligé à sa famille.

Non, il ne pouvait se permettre d’accueillir sa fille. Il ne pouvait se permettre d’amis. Il ne le pourrait que lorsque sa femme serait de retour, saine et sauve. Et jusque-là, son cœur resterait froid. Sa compagnie œuvrerait pour la gloire d’Artaz et la sienne propre, et il prendrait son mal en patience.

« Et en attendant, celui-là parlera, murmura-t-il. Oh oui, il parlera... »


Dernière édition par Elias Protorès le Mar 23 Juin - 22:28, édité 1 fois
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Elias Protorès

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Messages : 34
Date d'inscription : 23/04/2009

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MessageSujet: Re: Une saison dans la vie de...   Une saison dans la vie de... Icon_minitimeMar 23 Juin - 22:23

(H-J : Je ne sais pas trop si la partie du forum est bien choisie pour poster ce genre de chose, donc au besoin, ne pas hésiter à déplacer ce sujet et m'en avertir pour l'avenir, merci!
P.S : Arg, ces publicités soulignant et changeant la couleur de certains mots sont horripilantes!)
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